« Mange ! Allez, dépêche-toi ! » Maddie répétait inlassablement ces deux phrases, comme un mantra. Mais en moins zen. Jeanne était la plus lente des cinq. Toujours à observer d’un œil scrupuleux chaque parcelle de son petit-déjeuner, à raconter avec force détails les événements de la veille ou le dernier rêve qu’elle avait fait. C’était souvent drôle d’ailleurs car son regard de petite fille apportait une légèreté rafraichissante aux histoires les plus banales. Mais lorsqu’il s’agissait de passer à la vitesse supérieure pour raisons de retard éventuel à éviter, ce talent se transformait en handicap conséquent et usant pour les nerfs de son entourage. « Jeanne ! Tais-toi et termine ton assiette maintenant ! ».

Tous les matins, depuis que les enfants étaient en âge d’aller à l’école, c’était le même cirque. Qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil brille, le chapiteau levait le rideau à 6h avec la fanfare des réveils et la cavalcade dans le grand escalier : descente élégante et en tenue d’écolière pour Jeanne, en pyjama pour son frère Clément, en slip pour les jumeaux. Baptiste, quant à lui, ronflait le plus souvent encore  dans son lit d’adolescent. Il faut bien admettre que ces derniers temps, l’aîné de la famille enchaînait les activités et cumulait les devoirs. Il avait comme projet d’intégrer une filière sport études, spécialité escrime, et pour y arriver il s’entraînait d’arrache-pied tous les soirs après les cours. Sans exception. Maddie était à la fois impressionnée et très admirative de son fils. Son grand au regard clair, comme celui de son père à elle. Elle admirait sa volonté de fer, son ambition, le fait qu’il savait déjà à 14 ans ce qu’il voulait faire de sa vie. Il travaillait dur sur la piste mais aussi en classe car il devait obtenir d’excellents résultats pour espérer voir s’ouvrir les portes de son rêve. « Doucement ! Dou-ce-ment ! Si ce n’est pas Dieu possible ! » Mais Dieu, ce père flemmard, faisait encore la grasse matinée quand Maddie, elle, était déjà sur le pont à diriger ses troupes d’une main de maître. « Mange ! Allez, ça va être l’heure ! » Elle pensait à tout cela, Maddie. A sa vie. Sa vie de mère au foyer. C’est ce qu’elle était, ce qui la définissait. Mais c’était quoi au juste ? Aucune catégorie relative à ce métier si formidable n’était proposée sur les revues spécialisées de recherche d’emploi ou à l’ANPE. Aucune note explicative à ce propos ne figurait dans les dossiers des conseillers d’orientation. Aucune formation universitaire n’avait été ouverte en l’honneur de cette activité. On ne rencontrait plus désormais aucune jeune fille pour claironner « Eh, vous savez quoi ? Plus tard, quand je serai grande, je veux être maman ! Juste maman ! » « Jeanne, tiens-toi correctement ! » Mais pourquoi donc Clément la regardait-il avec cet air si triste ce matin ? Tiens, il avait mis une drôle de chemise blanche finalement. Elle avait dû être distraite car elle n’avait pas vu son garçon l’enfiler. Bah, ça irait bien pour aujourd’hui…même si ça le vieillissait et qu’il flottait un peu dedans. Lui, si fluet… Le sourcil froncé, elle dut concéder que son Clément était un rapide, capable de réagir à toute vitesse et de prendre une décision sans tergiverser longtemps. Il était très vif d’esprit. Et plus alerte qu’un chat ! Sa maîtresse ne cessait de le répéter, « Ce petit fera des merveilles, Madame ! ». Comme elle était fière Maddie ! Et puis, Clément était gentil en plus, une crème de garçon, toujours prêt à donner un coup de main à la maison, toujours un geste tendre pour sa mère et un regard protecteur posé sur ses frères et sœur. Surtout sur les plus jeunes. Les terribles jumeaux, comme il aimait les appeler. Attila et Gengis Khan. C’était les noms que Clément leur avait donné le jour où ils avaient renversé et cassé les poteries qu’il avait mis si longtemps à modeler. Comme il avait été furieux ce jour-là, Clément ! Elle était presque sûre que c’était la seule fois où elle avait vu son second fils, d’ordinaire si calme et d’une patience d’ange, hors de ses gonds. C’est que Clément avait un côté artiste, tout comme elle. Il choyait ses œuvres, leur parlait. Chacune avait une place bien précise et une âme. Maddie serait devenue peintre si elle avait eu plus confiance en elle, en ses moyens, en ses idées. Ses parents l’en avaient vite dissuadée, l’orientant vers une voie plus porteuse d’avenir : épouse d’un homme avec une situation. Pourtant, elle avait continué à peindre, jusqu’à ce que son mariage soit prononcé et que les enfants arrivent.

Les jumeaux : ces deux-là étaient toujours fourrés ensemble, planifiant les bons comme les mauvais coups avec précision. Maddie savait bien qu’elle leur passait plus de choses qu’aux trois autres. Elle ne voulait pas qu’ils grandissent trop vite. Dès qu’elle pouvait, elle les observait depuis un recoin de la maison, sourire affectueux en coin, préparer leurs jeux, leurs approches pour avoir du rab de dessert ou un bonbon exceptionnel. Elle ne se lassait pas de leurs rires cristallins, ce rire inconditionnel d’enfant qui peut illuminer toute une vie. Non, Maddie ne voulait pas qu’ils grandissent trop vite, qu’ils lui échappent, qu’ils n’aient plus besoin d’elle. Elle les préférait canailles et dans ses jupes.

« Avec la cuillère, les céréales, voyons ! » Maman, mère. Tout son univers tournait autour de ces deux mots, de ses enfants et de son mari. Robert. Comme elle l’avait aimé Robert ! Elle l’aimait toujours d’ailleurs. C’était juste que, parfois, il ne se rendait pas compte du boulot qu’elle abattait derrière son dos, une fois qu’il avait empoigné sa mallette, endossé son costume d’homme au statut social reconnu et qu’il partait pour sa dure journée de labeur. Banquier, en plus ! C’est dire s’il avait l’air sérieux aux yeux de la communauté mondaine. Banquier, un métier respectable. Qui inspire le respect. Une profession qui compte. Elle gloussa, satisfaite de son petit jeu de mots. Maddie voulut se gratter le front mais son bras lui faisait mal. Elle soupira. Ils s’étaient connus à une époque où il était de bon ton de se fiancer d’abord. Surtout, ne pas vivre sous le même toit avant d’avoir officialisé une relation. Elle se souvint qu’elle avait attendu ce bal musette tout l’été de leur rencontre. L’été 1972. Il y avait eu beaucoup d’orages cette année-là. Elle remémora les feuilles des arbres se battant désespérément contre le vent puissant pour rester accrochées à leurs branches. Il avait tonné jusqu’à la veille du bal, puis le mistral s’était apaisé, cédant la place à une douce brise marine. Au bal, elle devait y aller avec sa cousine Joséphine, qui, du haut de ses 19 ans, était cependant beaucoup plus délurée qu’elle. C’était la première fois que ses parents acceptaient qu’elle sorte sans chaperon. Elle en avait eu le vertige. Elle avait 20 ans. 20 ans. Le bel âge. Il faisait doux ce soir-là. L’air embaumait le jasmin et l’on entendait le doux clapotis des vagues derrière la maison de vacances. Elle se revit dans sa belle robe de popeline rouge. Sa grand-mère lui avait confectionné elle-même le modèle, s’appliquant pendant des heures, soignant particulièrement les bretelles pour mettre en valeur ses beaux bras minces et hâlés par un mois de plage. Joséphine lui avait prêté des escarpins qui l’avaient transformée d’un coup de talons magiques en princesse des podiums, en vedette de cinéma. Ses jambes fuselées avaient d’un seul coup pris une indépendance insoupçonnée. Enfin libérées du poids des conventions, elles dansaient plus qu’elles ne marchaient, faisant onduler les hanches de Maddie avec sensualité. Elle rougit. Elle s’était trouvée épatante devant le miroir. « Les garçons, arrêtez de vous chamailler ! » Elle était très excitée à l’idée de se retrouver sur une piste de danse, entourée de beaux jeunes hommes célibataires qu’elle ne connaissait pas. En effet, même si son éducation classique lui avait jusqu’à présent interdit tout contact avec le sexe opposé, elle n’en nourrissait pas moins quelques espérances en termes de rencontres romantiques. Qui sait, son prince charmant serait peut-être présent ce soir ? Comme dans les romans à l’eau de rose qu’elle dévorait,  frappé par sa beauté , il serait à jamais sous le charme et en un seul regard échangé, ils sauraient l’un et l’autre qu’ils avaient trouvé leur partenaire pour la vie. Elle sourit, un sourire un peu contrit. Un partenaire. C’était effectivement ce qu’elle avait trouvé. Enfin, plutôt ce que Robert avait vu en elle. Bien sûr, il avait d’abord remarqué le joli décolleté de Maddie et sa façon un peu gauche de remuer sur la musique, toujours en décalé. Cela l’avait attendri. Peut-être aussi avait-il décelé chez sa future épouse les qualités d’une femme dévouée à sa famille. Une jeune demoiselle bien éduquée, avec des valeurs à l’ancienne, des principes, capable de résister aux tempêtes de la vie. Un roc. Son roc. Oui, Robert avait pressenti tout cela, et tel un aigle qui a repéré sa proie à plusieurs kilomètres, il avait méticuleusement préparé son approche, déployé ses grandes ailes, aiguisé ses serres puis avait fondu sur elle. Il n’avait laissé aucune chance à cette jeune femme sans expérience, tout juste sortie de la cuisine familiale. Il lui avait fait une cour assidue pendant des mois. Elle s’était sentie importante, unique, avait navigué sur un petit nuage durant tout ce temps. Elle devenait femme. Robert entrait dans la vie active. Il allait occuper un poste de directeur à la banque centrale d’Orléans et espérait grimper les échelons du métier assez vite. En homme important, il se voyait déjà en bon père de famille, installé dans une jolie demeure bourgeoise, avec du lierre qui grimpait sur les murs, un magnifique jardin aux haies harmonieusement taillées. Il lui fallait maintenant trouver celle qui œuvrerait en coulisses à la réalisation de ses ambitions. Maddie ouvrit la bouche en un cri de rage silencieuse. Elle voulut se couvrir le front de sa main mais là encore son bras la trahit. Elle s’en voulait de n’avoir pu conserver ses souvenirs intacts, d’avoir laissé la routine éroder la beauté des sentiments qu’elle avait éprouvés ce soir d’été tout comme ceux qui avaient animé leur mariage. Ils avaient été amoureux, elle le savait. Vraiment amoureux. Pourquoi, alors, revoyait-elle le film de leur vie comme une coopération matrimoniale ? Une douleur terrible lui cisailla le cœur et lui arracha un cri. Elle sentit la main de l’un de ses enfants dans la sienne. « Ca va aller… » Oui, ça irait. Elle ferma les yeux. « Mange Jeanne, le bus ne va pas tarder à passer », dit-elle dans un souffle. Sa respiration se calma et elle retrouva peu à peu le fil de ses pensées.  « Mais où sont donc passés les jumeaux ? » se demanda-t-elle. Quelque peu inquiète, elle tourna la tête, chercha derrière elle, tenta de lever les bras. Maudite douleur ! Elle vit Clément écarquiller les yeux et se lever pour s’approcher d’elle. D’un geste un peu mécanique, celui-ci la tranquillisa. Les jumeaux devaient être montés à l’étage pour s’habiller. C’était sûrement ça. Elle rit. Un rire sec, percutant. Presque cassant. Ils devaient être montés, oui. Ils étaient très autonomes quand ils voulaient. Elle les avait bien élevés ses enfants. Elle avait tout fait comme dans le livre. L’amour en plus. Sa mère lui avait tout appris. Comment tenir une maison et comment éduquer cinq enfants arrivés presque tous en même temps. Deux garçons, une fille puis encore deux garçons. Une symétrie exemplaire. Elle osait même dire quasi divine. Evidemment, cela n’avait pas été facile tous les jours, surtout quand Robert avait dû s’absenter pour ses affaires. A une époque, elle avait eu l’impression de passer sa vie à attendre qu’il rentre pour rester. Maddie s’était souvent sentie seule, perdue, désemparée. Oubliée sur une île inaccessible à la plupart des mortelles. Ses amies avaient en effet presque toutes opté pour une vie professionnelle, une carrière. Leurs chemins s’étaient progressivement éloignés. Maddie ne comprenait pas comment une mère pouvait laisser aussi facilement et rapidement ses enfants à une étrangère, une simple nourrice. Ses amies refusaient quant à elles de reproduire le schéma matriarcal de la mère au foyer grise et triste, sans ambition autre que de récurer la vaisselle, dénicher gaiement des trouvailles en matière d’hygiène et de nettoyage, préparer de savoureuses tartes à amener pour le thé chez les voisines et être le trophée silencieux de leur mari lors des dîners mondains. « C’est primordial d’avoir une activité à soi tu sais, de ne pas dépendre de son mari », lui serinait avec la régularité d’un métronome son amie d’enfance Marie-Hélène. Mais être maman était une activité à part entière. Pourquoi était-ce si dur à entendre ? Maddie se réalisait pleinement dans sa vie de femme au foyer. Elle éprouvait un réel plaisir à préparer les repas des enfants le matin, à vérifier leurs habits pour l’école, à essuyer une miette sur la joue des plus jeunes, ou encore à plaisanter avec l’aîné sur les quelques filles qui lui tournaient autour. En cela, elle était plus moderne que sa mère. Oh, elle respectait beaucoup sa mère, cette grande femme un peu austère qui l’avait élevée avec patience et rigueur. Toujours bien mise. Mais elle avait voulu trouver sa propre voie en tant que maman, ne pas être une copie. Etre plus bavarde aussi, plus… chaleureuse. Elle pensait avoir réussi. Sa satisfaction était complète lorsqu’elle   retrouvait ses petits le soir, une pâtisserie tout juste sortie du four posée sur la table de la salle à manger , prétexte gourmand pour échanger tous ensemble sur la journée et pour leur donner du courage avant les devoirs. Oui, elle aimait son travail. « Aah ! » Encore cette douleur ! « Où est Jeanne ?! » cria-t-elle. Son Clément paraissait tout d’un coup perdu à côté d’elle. Ce devait être cette grande chemise. « Arrange-toi un peu, mon chéri. Tu ne peux pas aller à l’école comme ça, voyons. On va penser que je ne sais pas vous habiller. » La voix de Maddie était lasse, un brin éraillée. Ses chevilles la faisaient souffrir aussi. Elle avait du mal à les remuer. L’arthrite peut-être. Mais tout de même, si jeune ? Il faudrait qu’elle en parle à son kinésithérapeute. Il saurait la soulager. Il était toujours de bon conseil. Un monsieur bien. Maddie regarda sa montre. Déjà sept heures dix ! Vite, le bus allait arriver d’une minute à l’autre. « Attrapez vos cartables les enfants ! En route ! » Les quatre plus jeunes, peignés, nettoyés, bouchonnés, galopèrent jusqu’à la porte d’entrée, embrassèrent joyeusement leur mère et sortirent attendre leur carrosse devant la grille du jardin. Maddie se tendit légèrement. Son cou se raidit. Le premier-né de la fratrie les rattrapa presque aussitôt, les cheveux en bataille et les yeux encore tout emplis de sommeil, après avoir serré tendrement sa mère dans ses bras. Encore à son âge, il ne quittait jamais la maison sans passer par les bras câlins de sa maman. « A ce soir, mes amours ! » leur lança Maddie, étincelante.

Elle était une mère au foyer. Une mère inconditionnelle. C’était son travail et sa raison de vivre. Peu importe ce que la nouvelle société pouvait en penser. Elle avait bien travaillé…du moins, elle se souvenait avoir bien travaillé, un temps…Et puis, ses souvenirs s’évanouissaient, devenait flous…. Elle avait pris sa retraite. Il y avait longtemps maintenant. Maddie inspira longuement et son esprit la mena sur les berges d’un souvenir doux, incroyablement beau. La première fois où Baptiste lui avait attrapé la main. La sensation de cette minuscule menotte si tiède et si fragile dans le creux de sa paume, blottie, confiante. Elle en eut les larmes aux yeux tellement ce souvenir fut vivace.

 

« Mange ! Allez, dépêche-toi ! »

Le jeune interne tenait la main de Maddie. Elle tremblait. Comme si elle avait froid. Il rajusta les liens qui la clouaient à son fauteuil pour ne pas qu’elle se blesse. Les poignets d’abord, puis les chevilles. Elle avait encore tiré dessus, fort. Beaucoup trop fort. « Le bus va arriver Jeanne, dépêche-toi ! » Sa patiente répétait inlassablement les mêmes phrases. Comme un mantra. Une bouée à laquelle elle se raccrochait désespérément pour ne pas sombrer définitivement. Il regarda la pendule. Dix-neuf heures dix. Un homme maigre pénétra dans la salle du foyer, s’approcha doucement, un pardessus beige posé sur le bras. Il avait le dos voûté et chacun de ses pas représentait un effort surhumain, indicible. Tout son corps criait qu’il voulait qu’on l’oublie, qu’il voulait se retirer en un lieu où il n’aurait de comptes à rendre à personne. Libéré, enfin, d’une douleur qui l’écrasait dès qu’il ouvrait les paupières. Seul ses yeux noirs et perçants résistaient, relevaient le défi quotidien d’une vie désorientée. Il tira une chaise sans faire de bruit et s’assit près de Maddie. Il lui caressa la joue.

« – Comment va-t-elle aujourd’hui ? demanda-t-il doucement, sans lâcher Maddie du regard.

  • Elle est un peu agitée. La nuit fut difficile.»

Robert baissa la tête, déglutit difficilement, lutta pour reléguer au vestiaire les pensées tristes qui l’assiégeaient depuis cinq longues années, à l’affut de la moindre faiblesse. Les yeux embués de larmes, il trouva finalement la force de regarder à nouveau sa femme, son roc devenu porcelaine brisée. Elle était toujours belle. Malgré le malheur. Il la serra délicatement dans ses bras. Ne pas lui faire mal. Le regard de Maddie s’éclaira soudain. Ses enfants se retournèrent une dernière fois vers leur mère avant de monter dans le bus et la saluèrent de leurs petites mains. Elle pouffa. Comme ils étaient drôles, alignés comme les Dalton. Elle fredonna un petit air qu’elle avait jadis inventé avec Jeanne : «  Petites mains de porcelaine, petites mains de reines. Tournez, tournez, comme je vous aime, Tournez, tournez, je vous emmène ». Puis, dans un frisson, elle ferma les yeux lentement, tendrement, noyée d’amour et de chagrin, pour se réchauffer, extatique et figée à jamais dans les méandres d’une époque révolue, aux rayons de leurs sourires mutins.