Il est 16h16 exactement place de la Tortue.
La place s’anime.
Ils sont encore peu nombreux mais emplissent déjà l’espace de leurs rires,
de leurs œillades complices.
Amis, amants.
Ceux-là se séduisent,
Celles-ci espèrent secrètement qu’on les courtise.
Le rire pour cacher l’émoi,
La confusion des gestes quand les regards se croisent.
16h18. Place de la Tortue.
Le temps s’amuse et s’étire.
Mutin, il observe ce joli bal masqué et si souvent joué.
Bientôt, d’autres viendront.
D’autres viendront danser cette tendre parade
ou juste partager le plaisir d’une accolade.
Prendre le temps de l’étreinte,
d’un moment entre amis à l’abri du monde ,
de cette ère moribonde.
Il est 16h22. Place de la Tortue.
Une dernière photo.
Je les laisse à leur joie,
A ce théâtre vivant, palpitant.
J’emporte avec moi un sentiment de paix,
Le bonheur simple de savoir que sur cette place encore,
A partir de 16h16,
des liens se nouent, se tissent et se créent,
Sous le regard bienveillant d’une résistante insouciance.