Nous vivons toutes des épreuves, des traumas.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, n’est-ce pas ?

Elle nous porte, nous emporte et nous oblige à puiser dans nos ressources les plus intimes, dans celles qu’on ne soupçonnait guère avant d’être confrontée à un événement grave.

Tout cela remue, perturbe, submerge.

Nous nous tournons alors vers des thérapeutes, parfois nous fuyons, nous parcourons le monde en espérant panser nos blessures. Parfois, on se tait, on se dit que cela va passer. Que la douleur ou la peur ou les deux s’estomperont.

Et parfois, on prend un stylo, une feuille de papier et on écrit. On écrit nos maux.

L’écriture possède un pouvoir de guérison intense, qui gagne en puissance sur la durée. Plus on écrit, plus on prend ce temps pour soi, pour sortir le trop-plein, plus elle nous aide.

 

Guérir sans le savoir

On commence à écrire parce qu’on sent une urgence, on a envie d’écrire mais on ne sait pas bien pourquoi. C’est là. Niché au creux de nous.

On n’a personne d’autres à qui parler de tout ce qui nous traverse l’esprit et le corps alors on se livre au papier. D’abord doucement, car il faut passer la barrière du « je vais tout te dire sans rien cacher » et même à soi, ce n’est pas si simple.

Puis, de plus en plus librement.

On ouvre les vannes et ça sort, ça déborde. En désordre, des idées qui se suivent sans nécessairement de cohésion. Juste parce qu’elles sont là et qu’elles ont besoin de sortir, d’être dites à quelqu’un.

On écrit, on écrit, petit à petit les éléments s’imbriquent, les mêmes thématiques reviennent et on prend soudain conscience qu’on écrit sur les mêmes choses. Que les sujets reviennent et nous parlent. Ils s’adressent à nous. On sortait un trop plein et voilà que celui-ci nous fait coucou et nous dit :

« Et si on causait toi et moi ?

On réalise, par exemple, qu’on écrit principalement sur des situations de conflit parce que dans la vie on les évite et qu’on aimerait parfois savoir utiliser cette forme de communication pour enfin s’affirmer et envoyer paître les personnes toxiques.

Communiquer. Oui, c’est cela. L’écriture nous aide à communiquer, à comprendre comment on fonctionne pour mieux communiquer.

C’est une forme de catharsis. On met en mots notre crise émotionnelle interne pour mieux l’appréhender, l’éprouver et la comprendre. De manière fouillis, pas construite au départ, mais tellement libératrice.

Ainsi, la solution, ou du moins une lumière différente, émergera au fur et à mesure du temps et des mots, pour nous permettre d’aller mieux, de retrouver un souffle, d’être plus à même de prendre des décisions importantes pour nous.

 

 

Guérir en conscience

Une fois ce premier élan cathartique délivré, on sait. On a compris que l’écriture agit sur nous. Elle nous rend notre part d’action, elle nous libère d’un poids, elle fait remonter des douleurs, des pensées terriblement enfouies et nous permet une meilleure connaissance de notre fonctionnement interne, émotionnel.

On va alors plus loin. On oriente l’écriture vers une introspection délibérée. On choisit les thèmes sur lesquels on veut travailler. On affine notre réflexion, on libère encore plus nos émotions car on sait que tout est possible sur le papier. On a passé le cap de la pudeur, de la honte même parfois, et on ose se lancer sur des sujets plus délicats, plus tabous.

On entre en conflit, en confrontation avec certains aspects de notre vie, avec certaines de nos pensées. On pose nos mots dessus et chacun des mots que l’on choisit reflète une part de nous, de notre façon de percevoir le monde, de nous voir. Rien n’est anodin.

Cette partie du travail de guérison de l’écriture est fondamentale car on regarde les yeux grands ouverts qui on est, et ainsi, on parvient à trouver des portes de sorties, à identifier des solutions plus facilement. A nous soulager plus aisément.

A entrer en guérison.

Evidemment, l’écriture guérit spirituellement, émotionnellement, elle nous permet d’avancer et de retrouver une cohérence mais elle ne remplace en rien un suivi clinique et thérapeutique si besoin. Elle est un formidable complément à ces pratiques et surtout un formidable outil que nous possédons toutes.

Elle est libre et s’adapte à chacune car comme je le disais, nos mots sont notre reflet, et par conséquent, il n’y a pas une seule et unique bonne manière d’utiliser l’écriture.

Il existe plusieurs approches, à chacune ensuite de se les approprier.

Je vois bien dans mes ateliers d’écriture créative et introspective comment mes clientes détournent la consigne pour mieux répondre à un besoin précis à un moment précis. Et elles ont bien raison de le faire ! Car c’est là que réside le pouvoir de guérison de l’écriture : savoir se mettre en lumière.

 

Ecrire sur les souvenirs

En quoi est-ce récurrent et salvateur ?

Je terminerai cet article sur l’écriture des souvenirs. Très souvent, on écrit sur nos souvenirs. C’est plus facile : on regarde en arrière, on déroule le fil et on pose des mots sur le vécu.

Une écriture nostalgique mais pas que.

La nostalgie positive

Lorsque l’écriture du souvenir est nostalgique, qu’elle renvoie à une époque bénie, pleine de tendresse, on pourrait croire qu’on regrette un temps passé et qu’on a du mal à vivre avec notre temps. Cela peut être vrai. Parfois. Mais bien souvent, j’observe que c’est une manière d’aller se régénérer. Une façon de se rappeler bien fort qu’on a vécu tout ça, qu’on a eu la chance de connaître tout ça, et ce sentiment puissant qui nous remplit alors à l’évocation de ces souvenirs nous donne l’énergie pour affronter le présent. C’est comme si une lumière énorme nous remplissait d’un coup et nous réchauffait.

La nostalgie analytique

De même, écrire nos souvenirs c’est se plonger en nous. C’est prendre le temps de regarder dans le rétro et se demander:

Qu’est-ce que j’ai vraiment vécu ?

Comment ai-je évolué ?

Qui j’étais et qui je suis aujourd’hui ?

On prend le temps de l’analyse. On attrape une loupe et on dissèque, on essaie de comprendre, de mieux ressentir.

Les effets sont positifs même si ce qu’on peut découvrir trouble, fait mal, surprend, car c’est un pas de plus que l’on effectue vers la personne qu’on est aujourd’hui et dont on doit être fière.

Ecrire sur nos souvenirs c’est aussi un acte de courage.

Oui, il faut oser regarder le passé. Ce n’est pas toujours chose facile. Cela peut faire froid dans le dos. Affronter le passé, ses démons, c’est poser un acte de bravoure, c’est dire « stop » aux violences subies, à tout ce qu’on a tu durant notre enfance, notre jeunesse et s’élever contre elles.

Affirmer sa force actuelle.

Se révéler.

Renaître.

 

2 idées pour démarrer une écriture de guérison

Introspection

Choisissez une photo de vous. Celle que vous voulez. Laissez-vous porter par les souvenirs qui lui sont attachés. Essayez de ne pas vous censurer. Comme c’est peut-être la première fois, cela peut être compliqué. Ce n’est pas grave. Recommencez. Dites-vous qu’il n’y a pas d’erreur possible et que les mots ne vous jugeront pas.

Ecrivez ainsi pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que la source se tarisse.

Laissez poser.

Ressentez. Comment vous sentez-vous après ? Avez-vous envie de relire votre texte ? Ce n’est pas une obligation.

Vous pouvez écrire ensuite sur vos sentiments suite à cette première écriture sur photo.

Et recommencez avec une autre. En vous laissant guider par le « hasard » (piochez une autre photo parmi un tas de photos) ou en choisissant délibérément une image, une période de votre vie.

 

Créativité

Je vous propose ici de laisser sortir les mots sans contrôle, sans avoir à choisir sur quoi vous voulez écrire. Je sais combien cela peut être bloquant d’avoir à choisir, surtout quand on a plein d’idées en tête. Le risque est de ne rien choisir et de ne rien écrire.

Donc, prenez un livre. Le troisième en partant de la gauche dans votre bibliothèque. Ouvrez-le à la page 42. Allez à la 6ème ligne de la page de gauche et prenez le 3ème mot. Notez-le sur un papier.

Faites la même chose à 4 reprises sur les pages 67, 89, 123 et 152.

A partir des 5 mots obtenus, écrivez. Inventez une histoire, une fable, un poème, ce qui vous vient.

Je vous donne une contrainte de temps : 12 minutes exactement !

Cet exercice d’écriture aide à libérer l’écriture, à se lancer sans avoir à vraiment conscientiser les choses.

Laissez-vous porter et voyez où cela peut vous mener.

Belle écriture !

 

Et si vous souhaitez aller plus loin et bénéficier du pouvoir de guérison d’une écriture au long cours, rejoignez le Tipi d’Ecriture !

Nous nous retrouvons chaque semaine dans cet atelier d’écriture pour lâcher les problèmes du quotidien et s’offrir légèreté, évasion et bonheur de créer ! De quoi remettre du sens et de la confiance dans un quotidien pas toujours évident !🙂