Hier soir, j’observais mon fils « enseigner » les lettres et certains mots à sa petite sœur et j’ai été impressionnée par la facilité avec laquelle celle-ci répétait et mémorisait.

Impressionnée, parce que c’est une petite activité que nous faisons parfois ensemble, elle et moi, et cela ne se passe pas de manière aussi fluide. Je la soupçonne même de faire exprès de ne pas répéter et de prononcer des sons complètement différents, juste pour rire…et me faire bisquer.

Avec son frère, pas du tout !

L’entente était au sommet et le dialogue, absolument pas de sourds !

Pourquoi ça marche?

J’avais déjà vérifié dans ma pratique d’enseignante que cette horizontalité dans les apprentissages était très riche et porteuse de beaucoup plus de résultats et de possibilités que la simple transmission du savoir de l’enseignant vers les élèves.

Lorsque les enfants apprennent entre eux, ils sont eux-mêmes les vecteurs des savoirs, tout va plus vite et surtout tout va souvent bien plus loin.

En effet, de cette manière, chacun se sent capable d’apporter sa pierre à l’édifice, son grain de sel ou de sable, et de permettre au groupe d’élargir son champ d’investigation, de remettre en question des idées qui pourraient être reçues et de devenir plus critiques.

Observer mes enfants m’a rappelé cela. Avec grand bonheur !

L’horizontalité fonctionne-t-elle aussi pour les grands?

Dans les ateliers d’écriture, le groupe d’échanges joue ce rôle d’horizontalité.

Il n’y a en effet pas de juge mais des co-créatrices et co-créateurs. Pas de détentrice du savoir, mais plein d’idées réunies qui ne demandent qu’à se mêler les unes aux autres. Apprendre de et avec ses paires permet de se détacher de l’image, de la peur de ne pas être à la hauteur.

On apprend ensemble, on a tous des faiblesses, certes, mais surtout des points forts, de belles émotions à partager, qu’il faut apprendre à valoriser.

L’écriture est émotions avant d’être syntaxe.

La grammaire est l’outil merveilleux qui nous permet de mettre un costume à nos émotions, de les matérialiser.

Et à plusieurs, on peut se permettre de créer et d’essayer plein de costumes !

 

On s’encourage, on découvre et on se découvre,

on s’émerveille et on réalise les possibilités multiples de l’écriture,

ce qui est très stimulant et donne envie de poursuivre.

Donne envie d’apprendre, chaque fois un peu plus.