Le carnet de bord: le remède contre la déprime

A épreuve difficile et quotidien extraordinaire, remède extraordinaire !

Confinée depuis le mois de mai, mesures chaque semaine un peu plus strictes, je vis un quotidien hors du commun. Chanceuse, je n’ai jamais vécu cela auparavant. Et franchement, j’espère ne jamais avoir à le revivre.

Barbelés, couvre-feu, difficultés pour trouver à boire et à manger, interdiction de sortir de chez soi, tout cela donne lieu à des situations parfois cocasses – conservons notre humour – , mais aussi et surtout, souvent très compliquées à vivre.

Le moral fait le yoyo, le découragement se pointe régulièrement, la déprime menace. On essaye de garder le cap mais, sans objectif, sans visibilité et après deux ans de vie à l’autre bout du monde sans voir ses proches, c’est un peu délicat et pas évident tous les jours.

Alors aux grands maux les grands remèdes !

Pour ma part, vous vous en doutez peut-être, ce sera la plume. (En réalité, j’ai deux remèdes, mais je vous parlerai du second un peu plus tard).

Une plume vagabonde, qui passe du rire aux larmes – si si -, du dessin « pas maîtrisé mais on s’en fiche » aux mots, pour décrire ce quotidien. Fixer cette tranche de vie que je désire non renouvelée.

Vous l’avez peut-être deviné : j’ai décidé de démarrer un carnet de bord !

 

Un carnet de bord, c’est quoi ?

Le carnet de bord, c’est ce carnet qu’on commence souvent lors d’un voyage ou quand on vit une expérience qui sort de l’ordinaire.

On y note nos observations, ce que font les autres, ce qu’on y fait nous, nos émotions, nos ressentis. C’est documenté, annoté et surtout, quotidien.

A la différence du carnet de voyage, je dirais que c’est pour garder une trace. Pour en sortir un mode d’emploi par la suite, une méthode, un écrit plus approfondi…C’est un document vers lequel on se tourne plus tard pour y dénicher une évolution, une pensée qui a grandi.

Il a un aspect plus scientifique à mes yeux, mais après, chacun y met ce qu’il souhaite.

 

Comment organiser un carnet de bord ?

Régularité

Je dirais, un peu comme bon te semble.

Je pense, ceci dit, que la régularité est de rigueur. Ecrire tous les jours, documenter de manière assidue et au plus près de la réalité me semble important. Non seulement pour y conserver le plus d’éléments marquants, mais aussi pour bénéficier des bienfaits de cette écriture quotidienne que je vais évoquer plus bas.

Liberté

Ensuite, libre à toi d’écrire comme tu le souhaites.

Par là, j’entends le choix des mots évidemment, mais aussi leur disposition sur la page.

Ecrire en spirale, en suivant les lignes s’il y en a , par paquets de mots disséminés sur  la page,…Les possibilités sont multiples. Rien n’est figé et il est essentiel d’écouter ce que nous dit notre main. La main nous guide beaucoup dans cette écriture.

Est-ce que ça t’est déjà arrivé par exemple, d’essayer d’écrire en spirale parce que ça te semblait bien, intéressant, rigolo et de sentir que , au moment où tu le faisais, ça ne collait pas ? Trop surfait, pas assez libéré… pas assez toi en somme ?

J’attire ici ton attention sur le fait qu’on peut se mettre des représentations telles que :

Écrire sur les lignes serait trop rigide, classique, sans fantaisie, alors que la spirale ou les mots en diagonales le seraient moins.

En réalité, et il est important de le rappeler, il n’y a pas de représentations toutes faites.

Nous aurions tort de porter un jugement sur la façon d’agencer nos mots. Ils témoignent de qui on est et c’est leur accorder leur juste valeur que de les laisser se poser sur la page tels qu’ils l’entendent.

 

Et les autres arts dans tout ça ?

Si tu en ressens le besoin, tu peux intégrer du dessin, du collage, de l’aquarelle, des photos ou tout autre média artistique dans ton carnet de bord. Pas de règle vraiment définie là non plus.

L’important à mes yeux est de se laisser guider par cette envie de raconter quelque chose qui compte, qui est là.

Parfois les mots suffiront. Parfois, tu auras envie d’ajouter de la couleur, une texture pour donner encore plus de vie à ce que tu dis ou bien parce que tu sentiras que c’est de cette manière que tu retranscriras le mieux la réalité que toi tu vis.

 

Quel matériel pour un carnet de bord ?

Le choix du matériel est important aussi.

Un carnet ligné, vierge ou avec de petits points?

Quel stylo, crayon à papier vas-tu choisir ?

Est-ce que tu vas digitaliser tes écrits ou bien au contraire, tu es plutôt papier pour toujours ?

Ça semble bête mais cela joue beaucoup sur l’écriture. En tout cas, j’ai remarqué que chez moi, cela avait eu un impact. En ce moment, par exemple, je n’écris que sur du papier vierge. Alors que j’ai toujours eu tendance à être « petits points ».

Tu sentiras tout ça en essayant. Et ce questionnement, cette prise en main est essentielle. Je t’assure que souvent, de passer d’un crayon à un autre me permet de débloquer l’écriture !

En ce moment, j’utilise les stylos Bic noir. J’aime la façon dont ils roulent sur le papier, ce que je ressens quand je les tiens – un mélange de retour en enfance et de simplicité . Je tremble d’ailleurs à l’idée que bientôt mon stock sera écoulé et que je vais avoir bien du mal à en trouver si la situation reste telle qu’elle est.

Tout ça pour dire que tout a un impact.

On peut voir alors le matériel choisi comme un prolongement de notre état d’esprit, de nos envies. Il reflète en quelque sorte notre état d’esprit, nos besoins et les assouvir libère les mots, et par là, nos émotions, notre inconscient.

 

Pourquoi tenir un carnet de bord ?

Quand j’ai commencé à raconter à mes proches ce qui se passe ici, beaucoup m’ont dit :

« Tu devrais tenir un carnet de bord. »

Pourquoi ?

Pour raconter, se retenir à la paroi quand tout devient trop lourd.

Pour exorciser.

Pour devenir observatrice et oublier qu’en réalité, les protagonistes, c’est nous.

Pour témoigner de cette vie que trop souvent, les autres du bout du monde oublient.

Les raisons sont multiples mais tendent toutes, je pense, vers un désir de salvation également.

Un désir de se mettre à l’abri de la laideur d’un quotidien.

De se créer un espace à soi pour s’épancher, rire de ce qui n’est peut-être pas risible, pleurer, aussi, sans étouffer la famille avec sa mélancolie.

Garder trace aussi du beau. Je tiens des carnets de bord depuis la naissance de mes trois enfants pour leur raconter un bout de leur histoire. Si cet article traite d’une situation peu heureuse, il n’exclut en aucun cas de tenir un carnet de bord sur des événements beaucoup plus sympathiques !

Me créer cet espace, démarrer ce carnet de bord spécial confinement m’a effectivement aidée à me reconnecter au sens. A ce qui compte. A une vie, qui, certes, n’est pas celle que je rêve actuellement, mais qui continue d’avoir du sens. Elle m’a permis aussi de faire le tri. D’affirmer des prises de position.

Tenir ce carnet m’apaise quand mon cœur et mes émotions s’emballent. Ce rendez-vous quotidien, sans fioriture, est devenu vital.je sais que la page, je vais déposer mes angoisses, mes espoirs, tout ce qui dans ma journée un peu répétitive fait que  je suis encore là, humaine.

La peur de la page blanche n’existe pas puisqu’il s’agit de narrer mon quotidien. Même s’il ne se passe rien.

Je me laisse parfois guider par une envie de collage, de dessin, de broderie sur le papier. Sans pression. Sans obligation de faire. Juste laisser couler l’encre.

 

Peut-être as-tu toi aussi déjà un carnet de bord ?

Peut-être est-ce nouveau pour toi mais tu as envie d’essayer ?

Raconte-nous ton expérience de cette écriture si particulière !

Et surtout, élécharge gratuitement ton carnet d’écriture qui libère ton envie d’écrire en cliquant ici.