L’expatriation est souvent glorifiée comme une aventure exaltante, une opportunité de découvrir de nouveaux horizons et de s’enrichir de cultures différentes. Pourtant, derrière cette façade de découverte se cache souvent un défi méconnu et profondément troublant : la dépression chez les conjoints suiveurs.
Remontons à la source de cette dépression puis passons en revue les solutions possibles pour la surmonter.
Un silence incompris
L’absence de plan
« Et moi, dans l’histoire, quel est mon plan ? »
Cette question surgit souvent tardivement, après que le conjoint et les enfants se soient installés confortablement dans leur nouvel environnement. Pour beaucoup de conjoints suiveurs, principalement des femmes, cette question résonne comme un cri silencieux, étouffé par les tâches domestiques et la recherche perpétuelle d’adaptation.
Partir vivre à l’étranger peut être une expérience stimulante, mais cela implique souvent une série de défis sous-estimés.
Les conjoints suiveurs font face à un bouleversement majeur : la perte de leur identité professionnelle, la dépendance financière, la barrière linguistique, et par-dessus tout, un sentiment profond d’isolement.
Les racines de la dépression
Les racines de la dépression chez les conjoints suiveurs en expatriation plongent dans des eaux complexes. La perte de repères, le décalage culturel, la difficulté à retrouver un équilibre dans un nouvel environnement social et professionnel peuvent générer un sentiment d’impuissance et de désespoir.
Les études suggèrent que l’isolement social est l’un des principaux déclencheurs de la dépression chez les expatriés, les privant d’un réseau de soutien stable et familier. Le manque de liens profonds et significatifs dans un environnement étranger peut devenir un fardeau émotionnel accablant.
Plus on est victime de ce sentiment d’impuissance, moins on a confiance en soi et plus on a tendance à se replier sur soi et à s’isoler.
Il est important de noter ici que cette plongée dans un état dépressif peut survenir alors qu’on a vécu sans problèmes les précédentes expatriations. Chaque expatriation est différente. Elle correspond à une étape de notre vie différente, à une culture différente. On ne réagit donc pas du tout de la même manière. Cela peut nous tomber dessus sans crier gare et cet aspect soudain et brutal participe au désarroi et au sentiment d’impuissance. On ne comprend pas toujours ce qui nous arrive et pourquoi cela nous arrive.
Reconnaître pour guérir
Admettre la détresse émotionnelle est le premier pas vers la guérison. Cependant, dans le contexte de l’expatriation, cette étape peut être délicate. Les conjoints suiveurs peuvent se retrouver dans un état de désarroi intérieur, parfois sans ressources proches pour exprimer leurs tourments.
L’un des défis majeurs réside dans le fait que ces sentiments de dépression peuvent être minimisés, ignorés, voire considérés comme une conséquence inévitable du processus d’adaptation à un nouvel environnement. Ce silence intérieur alimente alors un isolement émotionnel difficile à briser.
Si aujourd’hui, ce sujet est plus largement évoqué, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour qu’il devienne quelque chose d’admis. Oui, cela peut arriver, qu’on vive dans une bulle qui semble dorée ou sac au dos.
Le parcours vers la guérison
L’accompagnement par un professionnel
Heureusement, des solutions émergent pour aider à surmonter ces épreuves.
Le recours à des professionnels de la santé mentale, tels que des psychologues ou des thérapeutes spécialisés dans la gestion du stress lié à l’expatriation, constitue un soutien crucial. Ces experts peuvent fournir un espace sécurisé pour explorer les émotions, établir des stratégies d’adaptation et restaurer un sentiment de contrôle personnel.
En parallèle, les groupes de soutien entre conjoints suiveurs peuvent être des havres de compréhension et d’écoute mutuelle. Partager des expériences similaires et se soutenir mutuellement peut atténuer le poids de l’isolement émotionnel.
Le pouvoir de l’expression personnelle
L’expression personnelle, à travers des activités créatives telles que l’écriture, la peinture, la musique ou d’autres formes d’art, s’avère être un outil puissant dans le processus de guérison. Ces activités offrent une voie d’évasion, un moyen de donner forme et voix à des émotions complexes, parfois trop profondes pour être exprimées verbalement.
Il ne faut pas hésiter à s’en emparer, à tester. Au début, cela te semblera peut-être difficile, compliquée, peu efficace mais je te garantis qu’à force de pratique tu en ressentiras les bienfaits.
L’écritur, notamment, qu’elle soit créative ou introspective, permet de faire sortir des pensées, des émotions enfouies et ainsi, de s’alléger d’un poids, de prendre conscience de ce qui se joue en nous. La matière qui émerge alors nous donne la base pour continuer d’avancer et sortir de cet état dépressif. Les mots racontent, nous racontent et de fil en aiguille ravive l’énergie positive.
La bienveillance et la compréhension de la communauté
Il est primordial pour la communauté expatriée et l’entreprise employeuse de reconnaître ces défis spécifiques.
La mise en place de programmes de soutien dédiés aux conjoints suiveurs, incluant des activités sociales, des ateliers de développement personnel et des ressources d’accompagnement, peut grandement contribuer à atténuer la détresse émotionnelle et favoriser un sentiment d’inclusion. Ils devraient être systématiquement proposés au conjoint du salarié que l’on envoie à l’étranger.
Nous ne répèterons jamais assez que l’expérience de travail à l’étranger sera efficace et productive si et seulement si toute la famille, conjoint y compris, est pleinement associée au processus d’expatriation.
Que retenir de la dépression des conjoints suiveurs en expatriation ?
La dépression chez les conjoints suiveurs en expatriation demeure un défi souvent ignoré et sous-estimé.
Reconnaître ces luttes invisibles est la première étape vers une résolution.
Encourager le dialogue ouvert, offrir des ressources de soutien professionnel et promouvoir l’expression personnelle peuvent éclairer le chemin vers la guérison et restaurer un sentiment d’équilibre émotionnel dans cette expérience d’expatriation.
Si tu rencontres toi aussi cette difficulté, ne reste pas seule. Passe la porte d’un atelier artistique, contacte un professionnel, choisis ce qui te parle le plus mais ne reste pas chez toi. Tu n’es pas la seule à avoir vécu cela.
Je reste à ton écoute si tu veux essayer l’écriture créative et/ou introspective.
N’hésite pas à prendre RDV pour une session gratuite avec moi.
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