« Ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire mais je bloque. J’ai essayé de le faire en achetant des livres mais les propositions ne me plaisent pas. Et toute seule, je ne sais pas comment commencer. Je ne sais pas comment faire pour débloquer tout ça. »

C’est l’une des réflexions qui revient le plus souvent chez mes clientes lorsqu’elles me contactent.

Avoir envie et ne pas savoir comment s’y prendre pour lever les blocages qu’elles rencontrent au moment de se mettre à écrire.

Et si ces blocages étaient liés à notre éducation ? Notre enfance ? Notre lien à l’école ou encore à notre perfectionnisme ?

Abordons ensemble ces différents points pour lever les blocages et nous mettre enfin à écrire.

 

Blocages de l’enfance

Quand j’étais petite…

Tu as envie d’écrire depuis toute petite.

Tu écris, même, depuis ton plus jeune âge. Tu adores ça, tu inventes des tas d’histoires. Tu crées sans arrêt. Et puis arrive le jour fatidique où tu vas dire à tes parents que tu veux en faire ton métier.

Sourcils levés, sourire en coin…  « Comment ? Mais tu ne peux pas en vivre voyons. Choisis plutôt un métier sûr…comme prof.»

Et là, tu bloques. Tu perds pied. Tu capitules.

Pourquoi la réaction de nos parents a-t-elle autant d’impact?

Parce qu’on place la barre très haut quand il s’agit de mettre entre les mains de nos parents nos rêves les plus forts, les plus profonds.

On ne mesure pas la force de l’affectif, la force de ce besoin de reconnaissance qu’on a vis-à-vis d’eux. Alors, quand ils désapprouvent, pire, quand ils raillent notre rêve, on a du mal à ne pas tanguer.

On a du mal à ne pas faire comme si ce n’était effectivement pas une bonne idée.

On acquiesce.

Bien souvent, on acquiesce parce qu’on a été élevée pour ne pas faire de vague, pour être la fille qui fait bien les choses, qui aide. Alors, là aussi, on acquiesce et insidieusement ce constat s’infiltre dans notre esprit…pour y rester. Le rêve d’écrire s’éloigne et au quotidien, les histoires que l’on inventait se font rares. Jusqu’à complètement disparaître.

 

La peur de faire du mal

Un autre blocage qui nous empêche d’écrire, est aussi lié au regard de notre famille.

En effet, si on est conflit avec elle, si on n’a pas réglé des querelles ou mis à plat des non-dits, ils peuvent apparaître dans nos écrits. La vérité vraie, c’est qu’ils vont apparaître. Oui, c’est souvent le cas.

On commence à écrire et on se rend compte de ce qu’il y a derrière les mots. Notre réaction est alors de se demander comment nos proches vont réagir. On a peur de les blesser, de les rendre malheureux. Pire, de les exposer aux yeux des lecteurs. On a peur de ce qu’ils nous diront alors.

Et on arrête. On arrête d’écrire. Car si on ne peut pas dire ça, que dire ?

 

Ecrire ses colères et ses peurs

Un exercice que j’ai réalisé lors d’un atelier d’écriture consistait à écrire mes colères et mes peurs. Deux grands thèmes qui font notre écriture. En effet, derrière notre besoin d’écrire, il y a une femme, un homme, et avec elle/lui, des besoins, des envies, des peurs et des colères. Des émotions fortes qui vont diriger notre écriture, notre style, influencer notre ton.

Les connaître, les regarder en face nous aide à mieux les accepter. Ainsi, on se comprend mieux, on ne se voile plus la face et on gagne en authenticité… et en courage.

En écrivant mes colères j’ai réalisé pourquoi je n’arrivais pas écrire sur certains sujets, pourquoi j’élaborais tout dans ma tête et ensuite, pshiit, plus rien au moment de passer au papier. Je ne pouvais pas voir écrits les mots que je pensais pour plein de raisons qui me sont personnelles.

Ecrire mes colères m’a aidée à lever certains blocages et m’a permis d’écrire à nouveau. De faire aussi des choses impossibles pour moi jusqu’à lors.

Conseil : veille à être le plus honnête possible au moment d’écrire tes peurs, tes colères. Cela te permettra de lever certains blocages, notamment ceux liés à l’enfance et à ton éducation.

 

 

Les blocages liés à l’école

Souvenirs, souvenirs…

Ecrire nous renvoie à l’époque de l’école. Et les souvenirs qu’on en garde ne sont pas toujours les plus heureux. Je dis bien « pas toujours » car je ne veux en aucun cas remettre en question le rôle de l’école. Je parle de ces cas qui existent dans tout secteur d’activité où la personne en charge n’est pas toujours dans le juste.

Oui, l’école ne favorise pas toujours l’imagination. Il y a les programmes à dérouler, à faire passer. Les évaluations à réaliser. Les projets qu’on demande de faire pour faire joli ou justifier un budget. Le manque d’envie aussi. Ou de connaissance de ce qu’est vraiment l’écriture.

Peu importe la raison, beaucoup d’entre nous ont souvent encore un souvenir de l’école où le maître ou la maîtresse traquait les erreurs d’orthographe, les fautes de style, ce qui éteignait toute forme de créativité.

C’est vrai, pourquoi écrire si on ne regarde que les mots qui s’enchaînent sans en ressentir la force réelle, l’émotion ?

Pourquoi écrire si à chaque tentative, le texte qu’on a chéri, dans lequel on a mis tout notre cœur, nous revient tâché de rouge avec la mention « orthographe non maîtrisée » ?

Ce blocage lié à l’école est courant chez les écrivaines. Il est probablement l’un des plus puissants. Cette peur de mal faire, de s’entendre dire encore une fois combien on n’est pas à la hauteur, pas assez bien. Voire nulle.

 

Comment lever ce blocage ?

Tout d’abord, en essayant de faire abstraction de ce mauvais souvenir. En le rangeant dans une boîte. En l’acceptant : oui, on a vécu ça mais cette expérience ne traduit pas ce qu’est réellement l’écriture. Ce voyage qu’on fait comme on veut et quand on veut.

C’est en écrivant de nouveau, sans se relire, sans regarder en arrière, en enlevant le correcteur informatique, qu’on va retrouver ce goût de l’écriture. Cette joie à libérer l’inspiration, à créer des personnages et former des intrigues.

On peut aussi combattre ce mauvais souvenir en faisant confiance à quelqu’un, dans le cadre d’un atelier d’écriture, par exemple, qui fera un retour sur le fond et pas sur la forme, sur l’émotion ressentie, ou bien à un lecteur, une lectrice qui traduira également un ressenti sur le texte écrit.

Parce que le regard change, qu’écrire ne veut pas forcément dire qu’on va être évalué, avec une note. Ecrire, c’est toucher.

 

 

Le perfectionnisme

Le spectre des grands auteurs

« Je ne suis pas Chateaubriand. » Non. Et c’est tant mieux. Mais d’où nous vient cette comparaison presque systématique avec des auteur(e)s classiques ?

De l’école, de la société. Est-ce quelque chose de français de toujours comparer, de mettre en avant les grandes réussites littéraires ? Je ne sais pas mais ça revient souvent.

Quel est le but ? Cela peut stimuler, certes, mais ce que j’observe, c’est que bien trop souvent, cela produit l’effet inverse. Ça écrase. Bam ! Comme un vilain pavé bien lourd.

Comment être à la hauteur de ces personnages ?

On ne peut pas. Déjà parce qu’on n’a pas à le faire. On est différent. Parce qu’on ne vit pas à la même époque. Qu’on n’a pas les mêmes messages à faire passer.

Cette comparaison tue dans l’œuf toute création et c’est bien dommage.

Alors osons être nous-mêmes, sans penser à Balzac, à Sand ou Duras. Soyons nous-mêmes avec ce que nous sommes et ce sera déjà énorme.

Je t’invite à prendre un stylo et à écrire tout ce que tu sais.

Tu peux commencer cet exercice par « Je sais… » et poursuivre, répéter cette phrase à l’envie. Sois précise. Parle de ce que tu sais voir, décrire, entendre, transmettre, toutes ces petites choses indispensables qui font la qualité d’un écrivain. Tu verras, il y en a plein.

Alors, pourquoi ta voix compterait moins que celle d’un(e) autre ?

 

Mieux vaut fait que parfait

Le perfectionnisme est tuant. Il nous empêche d’avancer, d’oser, de faire.

Je pense à l’exemple classique du recruteur qui demande au candidat :

« Quel est votre principal défaut ?

Et le candidat répond, fier de lui, sachant que c’est la réponse attendue (et trop souvent entendue):

« Le perfectionnisme. »

Cet exemple me glace car il signifie que l’on admet le perfectionnisme comme un défaut acceptable, presque un atout, comme quelque chose de finalement pas si mal et sans danger.

Or, si, il est dangereux.

A vouloir trop bien faire on se sabote. On se cache, on recule en permanence.

Pour l’écriture cela se traduit par un « je le ferai demain », « je n’y arriverai pas donc tant pis ». « Je ne suis pas légitime dans cette entreprise qu’est l’écriture car je ne suis pas Verlaine ». Et j’en passe.

Oui, le perfectionnisme est tapi dans toutes ces petites phrases qu’on attribue au manque de confiance en soi mais qui peuvent aussi être provoqué par ce besoin de faire les choses parfaitement.

Demandons-nous alors ce que cela vient toucher chez nous ?

Dans notre enfance, notre éducation ?

Pourquoi est-ce que ces phrases reviennent en boucle ?

Ecrivons ce qui sort, couchons sur le papier ces sentiments qui vont remonter.

Et si tu souhaites aller plus loin sur le sujet, je te suggère de lire les écrits de Frédéric Fanget. Une bonne entrée en matière et des astuces pour dépasser son côté perfectionnsite.

 

Comment lever ses blocages pour écrire, on récapitule!

Les blocages à lever pour écrire sont bien souvent liés à notre enfance, notre éducation, notre lien à l’école ou encore ce besoin d’être parfaite.

Evidemment, il peut aussi y avoir d’autres raisons. Mais déjà, si tu te penches un peu sur ces aspects, tu vas pouvoir lever quelques blocages.

Dis-moi si tu as essayé certains des exercices que je t’ai proposés et si tu as enfin commencé à écrire.

Et si tu as besoin de pistes d’écriture amusantes et « réconciliantes », tu peux aussi télécharger mon atelier d’écriture « 21 jours pour libérer l’écrivaine en toi ». Il est désormais disponible en complète autonomie pour entrer en écriture en douceur et avec beaucoup de joie. Il te propose aussi ces moments indispensables de rencontre avec l’artiste en toi, parce qu’écrire c’est aussi prendre le temps de se regarder et de s’accepter.