Tu souffles en mettant les dernières affaires dans le carton. Encore une expatriation. Un nouveau départ. L’excitation du début a laissé place à l’anxiété liée au fait de ne pas savoir si tu vas aimer ton nouveau lieu de vie, si tu vas réussir à te faire de nouvelles copines. Et puis, il y a les enfants qu’il faut encore une fois déraciner. Ils ont beau être super adaptables, ils vont devoir laisser leurs copains, la maison où ils ont grandi, leur pays actuel.

L’expatriation, c’est une montagne russe d’émotions où on passe du rôle de la jeune première enthousiaste à la vieille voisine alcolo du bout de la rue qui sort de temps à autre de chez elle. Bon, j’exagère le trait mais tu vois l’image.😆

Prendre soin de soi en expatriation est donc une priorité pour ne pas épuiser ses ressources intérieures, pour cultiver l’envie et le sens, pour se sentir bien dans ses baskets où que l’on soit.

Voici 4 signes que tu dois faire de toi ta priorité et prendre soin de toi et 6 conseils pour y parvenir.

 

L’expatriation de trop

femme burn out se pince arete nez

Trop, c’est trop!

Tu viens d’apprendre que tu repars dans un nouveau pays. Encore. Cette fois, tu ne sautes pas au rideau en te disant chouette une nouvelle aventure ! Non, tu encaisses la nouvelle. C’est la cinquième fois que vous bouclez vos valises et, franchement, tu sens que c’est peut-être l’expatriation de trop. En tout cas, ça ne te fait pas le même effet.

Un sentiment de lassitude s’installe. Rien qu’à l’idée de devoir gérer à nouveau un déménagement, les inscriptions du dernier au lycée, la recherche de logement, l’attente du container qui n’arrive pas à la date fixée, un nouveau réseau…Tu t’effondres sur le canapé et tu n’en bouges plus.

Tu n’as plus la force. Plus l’énergie. Tu as épuisé tes dernières ressources.

Et puis, tu es bien ici. Tu t’es fait des amis.

Recommencer encore. Se représenter, se pousser à sortir pour ne pas se sentir seule. Non, décidément, tu ne t’y vois plus.

 

Le syndrome de la charentaise

15 ans passés en expatriation, ça marque. C’est beau, c‘est exaltant, c’est toujours nouveau. Mais c’est aussi terriblement déstabilisant.

15 ans passés en expatriation, c’es 15 ans passés à se pousser au derrière pour sortir de sa coquille, à répéter les mêmes schémas.

15 ans passés en expatriation, c’est 15 ans passés à déployer une énergie de fou pour mettre du sens dans ce qu’on fait pour se sentir utile et ne pas sombrer.

Et au bout de 15 ans, même parfois moins, on a tout simplement envie de connu. On veut retrouver le confort offert par nos amis, par nos proches. Ne plus avoir besoin de se représenter sans arrêt comme dans Le jour le plus long. Juste être nous. Ne rien avoir à prouver, à expliquer.

Retrouver ses chaussons. Et c’est là où on comprend pourquoi les charentaises sont indémodables ! Cette sensation de confort n’a pas de prix !

C’est drôle d’ailleurs comme les rencontres se font différemment en France et en expatriation. Prenons la sortie de l’école par exemple. En France, on ne se demande pas de suite depuis quand on est là, ce que fait notre mari ou ce qu’on fait nous comme boulot. On se parle et c’est tout. Petit à petit, on crée du lien, si on veut.

En expatriation, les choses paraissent plus forcées, du moins au départ. Comme s’il fallait avoir tout de suite un maximum d’infos sur l’autre. Comme s’il fallait très vite trouver des gens avec qui s’entendre. Ce qui, d’une certaine manière, se comprend car la solitude et l’isolement peuvent très vite nous tomber dessus quand on vit à l’étranger.

 

Culpabilité et insomnie

Et puis au bout d’une certain nombre d’années passées loin de chez nous, on culpabilise de laisser nos parents vieillissants.

Et s’il leur arrivait malheur et que je ne puisse pas rentrer à temps ?

Qui va s’occuper d’eux quand je serai loin ?

Quelles seront les relations qu’ils auront avec mes enfants si on vit toujours à des milliers de kilomètres?

Il tourne le petit vélo !

Résultat : insomnie !

Impossible de dormir sur ses deux oreilles !

 

Ca rentre pas dans les cases !

Ne pas aimer sa vie en expatriation, c’est possible ! Oui, Madame !

Parce qu’on n’arrive pas à s’adapter à sa nouvelle culture.

Parce qu’on ne trouve pas sa place dans ce nouveau milieu. Les expatriés sont des personnes qui ne seraient pas forcément nos amis si on était resté en France et avec qui on doit composer.

Or, il est parfois difficile de composer.

Parce qu’on n’a plus envie, à force de déménager et de tout recommencer.

Parce que pour certaines, c’est tout simplement impossible. En effet, si par exemple, tu es allergique au réseautage, aux playdate organisées entre mamans, si tu es quelqu’un qui a du mal à faire des concessions et à cohabiter avec des personnes aux valeurs à l’opposé des tiennes, ça peut devenir compliqué de te sentir épanouie dans ta vie en expatriation. Surtout quand on vit dans un pays où l’intégration à la culture locale est compliquée, voire impossible. On peut vite se sentir prisonnière, plus qu’à l’étroit et rejeter complètement le mode de vie à l’étranger.

Quand tu arrives à ce stade, dis-toi qu’il est grand temps de prendre du temps pour toi et de te faire du bien. Pour ne pas oublier qui tu es, pour ne pas devenir aigrie non plus.

Pour arriver à retrouver la joie de vivre, le goût de l’ailleurs, car c’est ton quotidien, et repartir sur de meilleures bases.

 

Prendre soin de soi en expatriation : une priorité !

…Mais comment?

 

La question est là. Nous sommes toutes différentes et les possibilités sont larges.

1.Allô mon corps?

La première chose est probablement de s’écouter.

D’écouter ce que nous dit notre corps, car il est bien souvent le premier à lâcher. Maux de tête, crise d’angoisse, grosse baisse d’énergie. Délaisser le mental qui, lui, nous dira de tenir pour tout plein de raisons, et écouter son corps, son ressenti.

 

2. En parler

Avec son conjoint, avec une amie.

Ne pas garder pour soi.

 

3. Faire le point

Par écrit : tout dire, tout vider, sans filtre pour pouvoir évacuer et cesser de tourner en rond.

Pour pouvoir prendre de la hauteur aussi par rapport à ce qui nous tourmente.

Pour pouvoir faire émerger les idées maîtresses, les bonheurs qui perdurent et prendre des décisions pour soi de manière plus claire et sereine.

Si tu veux en savoir plus j’ai écrit un article sur les bienfaits de l’écriture. je t’invite à le consulter.

 

Avec un thérapeute, un acteur de la vie sociale et professionnelle : psy, coach, conseiller en bilan de compétences…

Mais attention, écoute-toi là aussi.

Choisis une personne à ton image, avec qui tu vas te sentir à l’aise. Ne choisis pas un(e) thérapeute en fonction d’une mode, d’un courant. Il faut que ça fasse sens pour toi.

 

4. Prendre soin de son corps

Va voir un ostéo (je crois que sans ostéo je ne serai plus moi-même 😂), va danser, marche, cours, nage. Fais un massage en profondeur.

Joue au badminton.

Va vers une activité qui te plaît, qui te donne le sourire.

Prends le temps de prendre soin de ton corps. De lui offrir une pause.

Pleure aussi. Ça fait du bien. Ça permet de vider le trop plein. Ça ne veut pas dire que tu es dépressive, juste que tu as besoin de lâcher et ton corps te dira merci.

 

5. Cultive les bonnes choses

Un bon repas, un café avec des gens que tu apprécies (tes amies si tu t’en es fait en expatriation), un ciné, un bon bouquin, un bout de jardin, une promenade avec ton chien, des photos que tu prends dans la rue, écrire ses petits bonheurs hebdomadaires pour remettre du sel dans le quotidien.

Cultive tout ce qui t’apporte de la joie.

Et sois patiente.

Ça ne changera pas du jour au lendemain, mais répétées, ces petites choses, cette conscience que tu auras de prendre soin de toi, de te faire du bien, t’aidera à surmonter ce cap.

 

6. Ne pas chercher à occuper tes journées

Comme pour les enfants, l’occupationnel meuble mais ne remplit pas.

Les journées ne doivent pas être occupées pour ne plus subir le temps qui passe ou ne plus penser.

Cherche plutôt ce que tu veux vraiment pour toi. Ce qui te nourrit et t’apporte de la force. De l’énergie. De la joie.

Ça peut prendre du temps de trouver. Ça représente peut-être une toute petite partie de ta journée qui te semble si longue aujourd’hui. Mais si tu mets le doigt sur ce qui te fait vraiment du bien, ce qui fait sens pour toi, les temps « libres » seront perçus différemment car tu auras fait le plein d’énergie positive.

Crois-moi.

 

Vivre en expatriation est une expérience formidable. Elle ouvre notre horizon, notre esprit, nous permet d’avoir accès à des cultures, des personnes que nous n’aurions jamais connues autrement. C’est aussi une expérience bouleversante, notamment, si on est celle qui suit. Alors si tu sens qu’un jour la lassitude s’installe, qu’une faille commence à se dessiner, n’attends pas pour prendre soin de toi.

Pour bien vivre son expatriation, où que l’on soit, prendre soin est la priorité numéro 1 !

Pour commencer à prendre soin de toi, télécharge mon carnet d’écriture gratuit qui va rebooster ta créativité et remettre de la joie dans ton quotidien!