L’expatriation est une expérience fascinante et déconcertante. C’est une expérience unique, que chacune vit à sa manière. Avec son ressenti et ses émotions.

L’écriture est un moyen puissant pour capturer les défis, les émotions et les découvertes liés à l’expatriation.

Comment l’écriture peut-elle servir de véhicule pour exprimer les sentiments et les pensées lors de l’expatriation ?

Comment vivre concrètement l’expérience de l’expatriation à travers l’écriture ?

Quels sont les avantages à utiliser l’écriture durant son séjour à l’étranger ?

Développons ces questions dans cet article.

 

L’écriture, un moyen d’expression efficace et puissant

carnet stylo ordi

En expatriation, on vit à cent à l’heure. On vit tout puissance mille. Les bas comme les hauts.

On découvre une culture, des gens, une philosophie. On explore, on ose, on voyage. Ces moments de vie sont uniques et contribuent à notre construction, notre développement personnel.

L’écriture permet de fixer ces moments, ces tranches de vie. Un stylo, du papier, et hop, comme pour une photo, on fixe dans le temps, grâce à nos mots, une sortie ratée en kayak mais qui aura marqué les esprits et soudé un groupe d’amis, un premier boulot en Chine, une naissance à l’étranger.

Cela nous permet de nous souvenir mais aussi de prêter attention, une réelle attention, à ce que nous traversons. On s’attarde sur les détails, on capte un arôme, on saisit la vivacité d’un mouvement. Autant de petits choses qui font que notre vie à l’autre bout du monde est unique. On y colle sa patte. On s’ancre dans ces instants.

L’écriture nous aide ainsi à être plus dans cette nouvelle temporalité, dans ce nouveau lieu. Elle nous facile le travail d’adaptation car elle nous oblige à écouter, à comprendre, à retranscrire. Elle nous incite à la pause. Pour mieux accueillir notre nouvelle culture. Elle nous fait réfléchir, prendre de la distance.

En expatriation, l’écriture peut aussi être très utile si on écrit pour les autres. Par exemple, on peut créer un blog pour parler de sa vie à l’étranger. On peut y donner des astuces, y conseiller des itinéraires. On devient un guide en quelque sorte pour celui ou celle qui aura envie de venir dans le pays. On se fait relais et de cette manière on se lie à l’Autre. On se sent utile.

 

L’expatriation à travers l’écriture

L’expérience de l’expatriation peut être traduite de différents manières grâce à l’écriture. Les propositions et les supports varient selon le style, le ton qu’on veut employer, le genre avec lequel on se sent plus à l’aise pour écrire.

 

Le journal de bord

Le journal de bord est un recueil de ce qu’on vit au quotidien dans le pays d’accueil.

On y inscrit des événements, on y relate des faits, mais aussi nos pensées. Ce qu’on a observé, ce qui nous a étonné, meurtri, choqué. Ce carnet voyage avec nous. Il est en général constitué de pages blanches afin qu’on puisse écrire mais aussi coller, dessiner, coloriser dessus.

On peut par exemple coller des tickets de cinéma, de musées, des bouts de serviettes d’un resto qui nous a particulièrement plu. Vous pouvez aussi dessiner un animal surprenant, un plat typique. Votre inspiration vous guidera.

Il n’y a pas vraiment de règles à suivre pour tenir un journal de bord. Il importe cependant de conserver l’ordre chronologique des faits mentionnés. Cela étant dit, on peut écrire chaque jour ou de manière hebdomadaire. Ecrire la date et le nom des lieux permet aussi plus facilement de se souvenir et de revoyager plus facilement quand on relira ses notes plus tard.

Quand au style, c’est à chacun de voir ! On peut choisir la prose, la poésie, ou bien mixer les deux.

Le carnet de bord est une affaire de sensibilité, d’intuition.

Qu’est-ce qui nous appelle à un endroit donné, à un moment donné ?

Et comment cet appel se lie naturellement à l’écriture ?

 

Le récit de voyage

Le récit de voyage relate aussi des faits, des événements, mais on peut le distinguer du carnet de bord par la manière plus étayée de décrire ce qu’on vit.

On y détaillera nos émotions. Le récit de voyage permet d’explorer à la fois le monde extérieur, en décrivant les nouvelles cultures, les coutumes et les paysages, et le monde intérieur, en exprimant ses réflexions et ses émotions personnelles.

Le récit de voyage sert de mémoire vivante. C’est la mémoire de notre séjour à l’étranger. Il permet de revivre des moments précieux et de les partager avec les autres. Un bel héritage pour les générations futures !

Comme il s’appuie aussi sur des anecdotes personnelles qu’on va développer tout au long de recueil, il va aussi souligner notre évolution. Nous ne serons en effet plus les mêmes au début et à la fin du récit.

 

La correspondance

Tu te souviens quand tu écrivais des lettres à tes copines, plus jeune ? Cette correspondance ininterrompue pendant les vacances ?

L’expatriation permet de renouer avec cette expérience formidable, ce lien qu’on crée de manière unique à travers les lettres.

Profite de cette occasion pour proposer une correspondance à tes proches. Par mail si c’est plus simple, ou par courrier, comme à l’époque. Objectif : s’envoyer des nouvelles par écrit !

C’est magique ! Retrouver cette complicité avec les siens tout en racontant ce qu’on traverse dans un pays lointain. Partager des moments de vie et pouvoir ensuite les évoquer avec ses amis.

C’est une manière de faciliter le retour aussi. Qu’il soit temporaire ou définitif, un retour en France après plusieurs années passées à l’étranger n’est pas toujours évident. Avec ses amis, ses proches, on n’est pas toujours sur la même longueur d’ondes. Ils ne veulent pas toujours savoir ce qu’on a vécu en expatriation, ne se montrent pas très curieux ou très réceptifs.

Entamer une correspondance qui implique qu’on prenne le temps de se mettre à une table et de penser à ce qu’on va raconter permet de maintenir ce lien, cette complicité avec l’autre. Et quand on se retrouve en vrai, c’est plus facile d’échanger. C’est presque comme si on s’était vu au café tous les jeudis. On a suivi la vie de l’autre, on a exprimé des sentiments, on est entré dans le détail d’un quotidien.

 

L’écriture, une thérapie pratique pendant l’expatriation

Je l’ai déjà dit, l’écriture délivre. Elle nous aide à prendre de la hauteur et à poser des mots sur des maux. On n’a pas toujours le temps, on n’a pas toujours envie, on n’a pas toujours le courage, on n’a pas toujours l’argent suffisant pour aller voir un psy, ou entamer une thérapie. Par contre, attraper un stylo et du papier pour écrire et crier son ras-le-bol, son malaise, son mal-être, ça, on peut le faire.

En expatriation, on vit des hauts mais aussi des bas et pouvoir dégainer cet outil puissant qu’est l’écriture est un atout majeur. Savoir que l’écriture peut nous faire du bien, peut nous apaiser, nous alléger est un atout majeur.

James W. Pennebeker a démontré que l’écriture expressive, née dans les années 1980, a un impact bénéfique sur la santé physique et psychologique des écrivants. Durant l’une de ses expériences, il fait écrire des personnes qui ont vécu un traumatisme. Pendant 20 minutes d’affilée et durant quatre jours consécutifs ces personnes écrivent à partir d’une consigne les incitant à évoquer leurs pensées et leurs sentiments profonds à propos d’un événement traumatique ou stressant de leur vie, ou d’une expérience émotionnelle négative. Ses travaux ont porté leurs fruits et constituent une base efficace pour aider à soigner des patients victimes de traumas.

Ecrire en expatriation peut donc grandement aider à mieux vivre l’éloignement, le sentiment d’isolement, la culpabilité, la perte de sens et d’identité et toute autre problématique que l’on peut rencontrer.

 

L’écriture, une ressource précieuse en expatriation

L’écriture est un fabuleux outil pour comprendre, partager et valoriser l’expérience de l’expatriation. Je t’encourage vivement à envisager l’écriture comme une ressource précieuse si tu vis à l’étranger (et même si tu n’y vis plus/pas), à l’utiliser régulièrement, en toute simplicité. Pour prendre des notes, décrire, partager.

Tu en retireras un profond bien-être, un sentiment d’apaisement dans les moments durs, et beaucoup d’amusement également. C’est addictif, je te préviens !

Mon dernier mot : l’écriture est à la portée de tous.

Désacralise l’écriture.

Tu n’as pas à faire joli ou à maîtriser les figures de style pour écrire. Surtout si tu écris pour toi dans un premier temps. L’écriture est une affaire d’émotions. De personne. Alors, fonce !