Briser le tabou de la maman expatriée !

Trop souvent, on entend qu’être maman à l’étranger, en expatriation, c’est hyper facile. On a du confort, des nounous, en gros, c’est à peine si on s’occupe de nos enfants. Détrompe-toi !

Déjà, l’expatriation n’est pas toujours synonyme de niveau de vie élevé. Ensuite, se retrouver maman et à l’étranger peut chambouler énormément. On peut se sentir très seule et mal vivre cette expérience.

Je t’explique pourquoi afin de lever le tabou qui existe sur cette situation.

Quand maman expatriée rime avec perte de son identité

« Je pars vivre à l’étranger » !

C’est en général le moment où tout le monde te dit :

« Oh, mais tu as trop de chance ! Tu vas voir, ça va être génial, tu vas pouvoir te la couler douce !

C’est le moment de faire des enfants! »

Alors, oui, découvrir une autre culture, ouvrir son horizon est formidable mais…eh oui, il y a un mais…c’est aussi une aventure qui te remue énormément, et pas que dans le sens positif !

Déjà, tu quittes ta famille, tes amis, tes repères…et parfois ton boulot !

Un boulot que tu adores, même ! Ca arrive, si si.

Mais tu mets ça de côté, tu te dis que c’est une super opportunité, que ça va faire du bien à la carrière de ton mari, que c’est une richesse pour tes enfants…

Pour toi aussi, sûrement, mais il est fort peu probable que tu te mettes sur la liste des critères de choix pour prendre cette décision de t’exiler. Après tout, tu vas t’adapter.

Maman, à toi de gérer le débarquement

Tu débarques en terre inconnue et ton travail de repérage commence.

Tu cours partout, tu t’informes, tu crées des contacts même si tu détestes faire ce genre de choses. Pas parce que tu n’aimes pas les gens mais parce que tu es timide ou que tout simplement le réseautage, ce n’est pas ton fort. Mais tu le fais parce que tu as besoin de savoir où aller en cas de maladie, d’avoir des infos sur l’école des enfants, sur les bons plans pour dénicher des trucs à manger sympas etc.

Tu te retrouves à réaliser une sorte de mini-guide de l’expatriée pour ta famille.

Alors, oui, c’est chouette car ça te permet de faire de belles rencontres, de découvrir ta ville d’adoption mais en même temps, tu perds petit à petit ton identité de femme indépendante et d’individu à part entière. Tu deviens l’épouse et la maman dévouée de Truc, Bidule et Machin !

A part maman, tu fais quoi dans la vie ?

Euh…je cherche des infos et des bons plans pour que ma famille soit bien, j’attends mes enfants à la grille de l’école à 15h parce que ça se fait… ?

En gros, tu es la femme de Monsieur, qui lui bosse dans tel domaine, chez telle boîte ou est à son compte pour développer un truc qui va intéresser la terre entière.

Toi, tu suis. On t’appelle désormais « conjoint suiveur » d’ailleurs. Et même ce terme est au masculin alors que ce sont principalement les femmes qui suivent leur mari.

Tu suis parce que tu n’as pas encore pris le temps de te pencher sur ton activité,

parce que ce n’est pas facile de trouver du boulot dans un pays dont tu ne parles pas la langue,

parce que parfois c’est plus compliqué de faire garder ses enfants dans certains pays.

Eh oui, bis, l’expatriation n’est pas toujours synonyme de nounous pas chères et de confort à outrance, mais j’y reviendrai.

Tu restes à la maison et le regard des autres sur toi change :

tu deviens cette femme dont on pense qu’elle ne fait rien d’autres que critiquer sa femme de ménage ou son chauffeur (alors que je le rappelle, on n’a pas toutes des femmes de ménage et des chauffeurs), qu’elle organise son emploi du temps en fonction de ses massages ou de ses cours de yoga.

Comme si tout ce que tu avais fait avant avait disparu, était effacé, n’avait jamais compté. C’est violent !

Et quand bien même ce serait ça, quand bien même on s’accorderait un certain confort ? Est-ce si terrible ? Il est rare que les critiques daignent aller gratter derrière l’écorce, qu’ils aient la curiosité d’aller voir qui se cache derrière cette image de confort, et ça fait mal.

Donc, choc numéro 1 à encaisser : tu n’es plus Mélanie, Sophie, Jeanne ou Serge, – euh non, pardon je m’égare? -, mais la femme de Untel ou la maman de Truc et Machin… Et crois-moi, ça fait pas que du bien en terme d’égo.

Tu commences à ne plus oser dire ce que tu fais dans cette fameuse vie qui t’échappe d’un seul coup, et tu redoutes d’ailleurs qu’on te pose la question.

Maman expatriée : une double perte de ses repères

Un sentiment de solitude en expatriation

Devenir maman est un bouleversement quotidien et définitif.

Je me souviens avoir accouché de ma première fille à 1000 kms de ma famille, en France. Je venais d’emménager dans une nouvelle ville, je ne connaissais personne.

Eh bien, ce fut dur, très dur. Je découvrais le métier de maman et j’étais seule. Seule avec mes interrogations, à m’en remettre uniquement à mon compagnon, qui heureusement était présent.

Je passais mes journées avec mon bébé, à tourner dans la ville pour la faire dormir et à attendre que mon cher et tendre rentre pour avoir le sentiment que je continuais d’avoir un semblant d’individualité. Et j’étais en France, dans un pays dont je maîtrisais les codes.

Tout ça pour dire qu’à l’étranger, c’est encore moins évident.

On est partagé entre notre envie de découvrir et nos peurs de maman, ces nouvelles peurs qui nous assaillent et dont on ne soupçonnait pas l’existence. Peur que nos enfants aillent mal, « et s’il leur arrivait un truc horrible, une réaction allergique », peur sur la qualité de l’alimentation. Il ne s’agit pas de la même aventure quand on est maman que quand on est sans enfant et qu’on se sent pousser des ailes en terre inconnue.

On arrive et on est seule, à des kilomètres de nos proches, à écouter notre conjoint nous raconter combien ses journées sont formidables.

Rassurer sa famille quand on s’installe à l’étranger

Quitter un pays, une culture n’est pas évident pour nos enfants. Ils doivent s’adapter, s’ouvrir, accepter de recommencer. Même si on dit souvent que les enfants s’adaptent mieux que les adultes, il n’en est pas moins vrai que parfois, cela peut poser problèmes et que la situation n’est pas aussi facile.

Il faut aussi pouvoir faire face aux inquiétudes de nos enfants, jeunes ou adolescents, savoir les rassurer quand nous ne le sommes peut-être pas complètement, trouver les mots en mettant de côté nos angoisses, peut-être parfois un ressentiment d’avoir laissé des choses importantes derrière nous.

Le mal-être des mamans à l’étranger : un tabou

Le pire dans cette nouvelle situation de vie, c’est qu’on peut rarement en parler. Il existe une sorte d’omerta sur la vie de la femme expatriée.

Tout d’abord parce qu’on nous laisse croire qu’on n’a pas le droit de se plaindre parce qu’on a décidé de partir. Je le rappelle, parfois, on ne décide pas, on suit, on s’adapte, on est muté, bref, la situation est plus complexe que ce qu’il n’y parait.

On nous laisse croire qu’on a la belle vie, qu’on peut bénéficier d’un certain confort, qu’il fait beau et chaud là où on vit, que notre vie est excitante car on voyage tout le temps (euh, là aussi, ce n’est pas toujours le cas…).

Du coup, on ne dit rien, on s’enferme dans notre solitude et on se sent incomprise. Même parler aux autres mamans expatriées est compliqué car il n’est pas de bon ton de se plaindre.

Le droit de dire que ça ne va pas

Je crois au contraire que c’est humain et qu’il important de pouvoir se sentir libre de dire quand ça ne va pas, peu importe notre situation de vie. De le dire ou de l’écrire si c’est plus facile. On le sait, l’argent ne fait pas le bonheur et tout le confort matériel du monde ne peut ôter un sentiment d’insécurité affective ou de solitude.

On a toutes le droit de nous sentir à côté, de ne pas réussir à aimer un pays qui semble si facile à vivre pour les autres. Car nous sommes différentes. Cela ne fait pas de nous une mauvaise personne, encore moins une femme capricieuse. Juste une femme différente.

⭐️Savoir s’écouter et voir en l’expatriation une opportunité

Quand on a la chance de pouvoir poser les choses, de pouvoir échanger sur ce sentiment de mal-être, on peut alors enclencher un revirement positif.

La course à la réhabilitation démarre au moment où on a suffisamment encaissé, où on réalise qu’on a besoin de plus, qu’on mérite mieux.

Pas parce qu’on est triste ou qu’on ne sait pas apprécier notre vie à l’étranger, mais tout simplement parce qu’on réalise qu’on continue d’être des femmes à part entière et non des « femmes de » et qu’on a besoin pour être bien et que nos enfants soient bien de nous fixer des objectifs de vie.

Des objectifs qui nous motivent, qui nous font pétiller les yeux, qui nous réhabilitent à nos propres yeux.

Qu’est-ce que je peux faire dans la vie ? Qui suis-je ?

Qu’est-ce que je veux pour moi ?

La sensation d’avoir notre vie qui nous échappe, de vivre une perte de sens en quelque sorte, c’est à la fois angoissant, stressant et très stimulant.

En effet, l’expatriation nous offre la possibilité de nous réinventer. Elle nous pousse dans nos retranchements et pas toujours en nous brossant dans le sens du poil. On souffre, on se sent seule, à passer nos journées avec les enfants sans côtoyer trop d’adultes, en pensant surtout logistique et beaucoup moins culture ou élaboration de projets. Et en même temps, on interroge notre personnalité, qui on veut vraiment être et comment.

Cela peut être le déclencheur de belles reconversions professionnelles, l’occasion d’oser faire des choses qu’on n’aurait jamais pris le temps de faire si on n’était pas parti.

Mais cela sera l’objet d’un autre article !?

 

Maman expatriée : pas facile mais rappelle-toi …

Tu as le droit de ne pas te sentir pleinement épanouie dans ta nouvelle vie.

Tu découvres une nouvelle vie en tant que maman, tu dois gérer le bien-être de tes enfants , de ton conjoint, de ta famille, tu t’adaptes à une nouvelle culture et pas seulement pendant les vacances, donc oui, tu as le droit de dire :

ce n’est pas facile !

L’essentiel est d’en parler. Ne t’isole pas !

Parles-en, écris-le mais ne fais pas l’autruche, ça te rattrapera sinon !

Je le sais, j’ai voulu fermer les yeux sur un poste que j’aimais beaucoup et que j’ai laissé derrière moi et j’en ai ressenti le contrecoup 6 ans après !?

Ne fais pas la même erreur que moi, n’attends pas et offre-toi de l’espace rien que pour toi !

? Si tu veux une bulle d’air, un moment à toi pour te changer les idées, t’amuser et échanger avec d’autres mamans du monde entier, je propose un atelier sympa et léger qui rebooste les mamans !

Je t’invite à y jeter un œil et à me contacter si tu as des questions !

Si tu es une maman expatriée ou que tu l’as été, partage-nous ton expérience en commentaires, ça aidera sûrement d’autres mamans!