Si comme moi tu mets l’amitié dans ton top 3 des valeurs les plus importantes, cet article va sûrement réveiller quelque chose en toi.
Partir loin, c’est en effet dire au revoir à ses amis, à ces personnes qui sont nos piliers depuis toujours, du moins depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’ils font partie de notre vie, de nous, pour toujours et à jamais. Haha ! J’en fais trop ?
Alors comment garder le lien avec nos amis de toujours ?
Qui rencontre-t-on en expatriation ? Est-il simple de se faire des amis, des vrais, surtout quand on est un poil sauvage et que le réseautage n’est clairement pas notre truc ?
L’amitié en expatriation, un vaste sujet !
Garder le lien
Départ pour Tombouctou
Ça y est, tu as ton ticket d’embarquement dans les mains, tu entends la voix presque mélodieuse de l’hôtesse de l’air qui appelle les passagers du vol AF 742 à destination de Tombouctou et tu trembles à l’idée de partir loin de Riton et Lucie, de Fabienne et Rebecca, de Tom et Jerry.
Eux, ce sont tes potes de toujours, tes potos, tes piliers, tes phares dans la nuit. C’est la première fois que tu pars si loin d’eux, la première fois que vous ne pourrez plus vous voir aussi souvent. Plus partager de cafés les jours de pluie, d’apéros les jours de beau, de rires et de concerts, de câlins quand ça va moins bien.
Les larmes montent et franchement tu es à deux doigts de reculer et de courir vers la sortie.
Mais malgré tout, malgré cette intense tristesse, tu sais qu’ils sont là, avec toi, tu sais que jamais ils te diront reste s’ils sentent que ton destin est ailleurs. Ça fait très roman à l’eau de violette mais c’est la vérité. Un ami, c’est quelqu’un qui est là quand ça ne va pas et qui sait aussi se réjouir pour toi, être heureux de tes succès, qui sait te laisser libre de faire tes choix.
Alors, tu déglutis – quand même – et tu pars, le pas sûr et le regard presque conquérant.
Tu sais qu’aujourd’hui, il y a plein d’applications qui permettent de rapprocher les gens et que votre lien sera peut-être moins fréquent mais tout aussi fort, car authentique et vrai.
Une fois arrivée, tu as pris le temps de prendre tes marques et, peu à peu, avec tes amis, vous avez aussi pris de nouveaux repères. Un groupe What’s App ou Signal pour échanger tous ensemble, mais sans trop abuser car sinon, ça use un peu, et surtout les rdv en solo, ou à 2 ou 3, pour rigoler un coup, pour parler, lâcher. Echanger plus intimement. Et je ne parle pas du bon vieux courrier qu’on s’envoie ! On ne dira jamais assez combien les mots sont puissants pour construire et entretenir une relation !
Garder le quotidien, l’intime, la confiance, c’est la clé je pense pour ne pas se perdre en amitié. Quand je dis le quotidien, ce n’est pas s’appeler tous les jours, mais conserver cette proximité de lien. Cette confiance en l’autre pour se dire les choses.
Avoir confiance
Quand on est loin, les amitiés ne se défont pas. Je le sais, moi aussi. Je l’ai vécu. Mes amis sont là, toujours avec moi et à chacun de mes retours, je les retrouve.
C’est comme mettre de vieilles charentaises ultraconfortables. Je n’ai rien à prouver, juste plonger mon regard dans les leurs, les regarder grandir, eux et leurs petits quand ils en ont, les écouter, m’enivrer du timbre de leur voix, de leurs plaisanteries, les serrer fort dans mes bras.
Garder le lien avec ses amis en expatriation, n’est pas si difficile en somme. Il y a une dimension autre en amitié. On n’est pas dans la crainte de perdre quelqu’un comme en amour. Si la relation est vraie, tolérante, libre, elle ne peut que s’enrichir des découvertes des uns et des autres qu’on partagera avec bonheur à chaque retrouvaille.
L’amitié en expatriation
La partie la moins évidente est sans doute pour moi de rencontrer des gens avec qui sympathiser en expatriation. Avec qui partager des valeurs fortes, profondes et établir un lien sur la durée.
En effet, en expatriation, on est de souvent de passage. On reste trois ans, voire six, et puis on repart vers un autre ailleurs. Pas simple de rencontrer et de lier des liens véritables du coup. De créer de vraies amitiés.
En effet, je ne suis pas de celles qui au bout de trois semaines disent s’être fait des amis. Il me faut du temps. Il me faut partager des choses importantes avec les personnes rencontrées.
Alors qui rencontre-t-on en expatriation ?
Les gens toxiques
Les gens toxiques sont ceux qui nous font penser qu’on est proches alors qu’en réalité, on ne l’est pas du tout.
? Ouh ! Je jette un froid, je sais, mais je me permets cette parenthèse car je ne l’ai pas vue souvent évoquée et elle me semble importante.
Il m’est arrivée des déconvenues en amitié quand je vivais à l’étranger et je veux en parler car je sais que je ne suis pas la seule et que cela pourra peut-être en soulager certaines de savoir qu’on n’est pas responsable du fonctionnement, voire du mal-être des autres.
J’ai rencontré des personnes de qui j’ai été proche, avec qui j’ai partagé des moments de vie importants, des moments durs, joyeux, à qui j’ai confié des parties de moi. Un jour, sans raison pour certaines, ou avec des raisons qui m’ont laissée le postérieur par terre pour d’autres, ces personnes ont décidé de me bannir de leur vie. Comme ça. Comme un couperet.
Des personnes toxiques, il y en a. On les rencontre peut-être plus en expatriation car le monde dans lequel on évolue est plus restreint. Parce qu’on a besoin aussi de se sentir entouré, de se recréer un cocon et parfois on accepte trop, on pose moins la limite.
Des personnes aux antipodes de nos valeurs
Par ailleurs, dans certains pays, où les contrastes de vie sont très forts, on côtoie aussi souvent des personnes avec des valeurs pas forcément humanistes et qui ne s’embarrassent pas de vous faire comprendre que vous n’êtes pas très intéressant socialement, enfin, sur leur échelle sociale. Si si, véridique, j’en ai croisé.
Ils ne sont pas là pour découvrir la culture du pays mais bien pour s’enrichir au plus vite et se la couler douce tout en critiquant. C’est une réalité.
Ça remue, ça fait mal car on ne fonctionne pas comme ça. Je vous avoue que j’ai beaucoup de mal à composer avec ce genre de comportements. Je ne comprends pas ce type d’attitude. Et même si on n’est pas proches d’elles, ça peut empoisonner l’existence.
Heureusement, on fait aussi de belles rencontres. J’y viens maintenant.
L’amitié en expatriation : la vraie !
Comme je le disais, la difficulté en expatriation pour se créer de nouvelles amitiés, c’est qu’on reste peu de temps. On rencontre des voisins sympas, on sympathise, et déjà, ils repartent. Tout est à refaire et c’est dur de toujours se relancer. Ressortir, espérer croiser une personne avec qui ça va être évident. Ne pas tomber dans la nostalgie des copains trop tôt partis.
Il faut savoir se positionner différemment je pense pour en profiter. On est très vite dans cette urgence de partager plein de trucs ensemble car on sait que le temps nous est compté.
En général, quand la mayonnaise prend, l’amitié grandit vite. On se recrée un cocon, une sorte de famille avec qui on va partager tout ou presque.
On se découvre, on vit le quotidien avec eux, on voit leurs enfants grandir, réussir, se faire mal, rebondir. On part ensemble en week-end, parfois en vacances. Mais l’important aussi, c’est qu’on sait se lâcher la grappe !
Car si j’ai un conseil, c’est bien de ne pas toujours être collés les uns aux autres. Même pour les enfants. Dans la vie en expatriation, c’est l’une des facettes qui peut être étouffante. Être sans arrêt avec du monde, à faire la fête, sortir ensemble, ressentir cette obligation de s’entourer, parce que ça se fait, parce que ça fait bien. Comme si préférer la tranquillité et l’isolement était une maladie contagieuse et épouvantable.
« Ah, mais tu ne connais pas Natacha ? Pourtant, t’es là depuis des années !»
Ben non, je ne connais pas Natacha et je m’en porte très bien.
Laissez-vous vivre ! Prenez le temps de prendre un rythme vrai pour tâter le pouls véritable de votre pays d’accueil.
Comment rencontrer des gens sympas en expatriation ?
Et par sympas, je ne juge personne, je mets juste en avant que l’amitié est un système de valeurs, de choses qu’on partage de manière forte et que par conséquent, on trouvera des personnes moins agréables en fonction de qui on est.
Une fois posée cette lapalissade, explorons un peu les possibles.
Le réseau francophone
Il y a bien entendu les fameux accueils français FIAFE qui proposent des activités culturelles et sociales aux français de l’étranger et qui répondent à toutes nos questions avant l’arrivée. Même si je ne les fréquente pas forcément, je tiens à souligner leur utilité, leur amabilité et leur réactivité à chaque fois que j’ai eu à les contacter.
Trouver son loisir
Il y a aussi les loisirs pour rencontrer des gens. Encore faut-il y aller régulièrement et ne pas hésiter à engager la conversation avec une personne repérée. L’avantage c’est qu’on partage quelque chose à la base, que ce soit la peinture ou la zumba, et que du coup, on peut créer une connivence, rire ensemble, sans avoir à préparer dans sa tête une approche, des listes de thèmes de conversation à décliner de telle ou telle manière selon les réponses reçues. Tu reconnais la grande timide hein ?
Le monde du travail
Et puis, il y a le boulot, quand on peut travailler. C’est là où on va peut-être créer des liens le plus facilement, avoir le temps de se connaître, de discuter. Même si on arrête en cours de route, on est toujours en lien avec les collègues et on continue de rencontrer du monde par ce biais.
Ta diaspora
Le réseau d’avant peut aider également. D’avant l’expatriation, pas d’avant JC.
Par exemple, si ton tonton tond ton tonton…non, ce n’est pas ça. Si ton tonton a un neveu qui connaît quelqu’un qui vit dans ton pays d’expatriation, il vous met en contact et hop, ça fonctionne ! Bon pas toujours, c’est vrai, mais ça peut arriver, et surtout, ça aide à faire un premier pas. Moi, j’ai rencontré un super copain comme ça !
Laisse faire le hasard
Enfin, et je suis une adepte de cette opportunité, la situation imprévue, le hasard, ou pas, tout dépend si tu y crois ou non. Une rencontre parfois surréaliste, en tout cas complètement imprévue qui va déboucher sur une super amitié.
Les occasions sont encore nombreuses et variées, je ne vais pas les lister de manière exhaustive. Je crois que l’important est de rester ouverte. De savoir saisir le clin d’œil complice, de savoir suivre son intuition aussi. Selon son caractère, sa manière de se lier aux autres.
Toute opportunité est bonne à partir du moment où elle te convient, où elle correspond à tes idéaux, tes références, car c’est là que tu as le plus de chance de tomber sur des gens qui te ressemblent. Et je parle des valeurs fondamentales, celles qui pour moi, soudent une relation amicale ou autre. Après, la différence est bienvenue et même salutaire, car elle nous permet de découvrir une nouvelle vision du monde !
L’amitié en expatriation: que retenir ?
Des amis, on s’en fait en expatriation. Et des vrais. On le sait, on le sent. On peut être déçu par certains, mais les vrais on les garde, peu importe s’ils repartent au bout d’un an, ou quatre.
J’ai eu la chance de croiser le chemin de personnes incroyables que je revois encore aujourd’hui, pas à la même fréquence, mais avec le même enthousiasme et la même sincérité. On s’écrit, on s’appelle, on se retrouve quand on peut et on se sent chanceux.
Les autres, les anciens, sont eux aussi toujours là. Parfois, tous se rencontrent et ça fonctionne, parfois non, et c’est comme ça. Ils reflètent une part de nous, de notre construction. La complexité de notre nature.
Alors, je trinque aux amis, aux majestueux, aux généreux, aux toujours présents et aux honnêtes !
?️ Et toi, quelle est ton expérience de l’amitié en expatriation ?
Commentaires récents